Banshee est la nouvelle création de la chaine Cinemax, chaine du câble US qui diffuse les séries Strike BackHunted ou encore Femmes Fatales, en gros, que des séries de bons gouts. Pour mettre en avant cette dernière, la chaine a fait appel à Alan Ball pour apposer son nom sur la première création de David Schickler et Jonathan Tropper. Mais il ne faut pas se leurrer, Alan Ball n’a rien fait sur la série, ce qui n’est peut-être pas plus mal au final quand on voit la qualité de True Blood.

La série Banshee

A noter que les deux créateurs ont aussi scénarisé les 10 épisodes qui composent la première saison, en résulte une cohérence dans l’histoire qui est fort appréciable ainsi que dans le comportement/approfondissement des personnages.

Synopsis : Lucas Hood (Antony Starr), un ex-détenu de prison et aussi grand cambrioleur prend l’identité d’un sheriff tué. Tandis que son passé continu de le hanter, il impose une justice aussi radicale que violente à Banshee, ville à forte population Amish.

Autant le dire tout de suite, Banshee ne plaira pas à tout le monde, son style brut de décoffrage et le fait qu’elle s’assume en tant que pure série B bien badass en repoussera plus d’un. Il faut dire que la réalisation en full numérique et le choix de certains cadrages aident beaucoup. En résulte un côté too much et over the top qui se voit totalement assumé. Comme pour les deux autres grosses séries de Cinemax, il n’y a point de fioriture à l’image, pas de filtres à la Hawaii 5-0, pas de bande son hype façon Castle, pas de sur-découpage de l’image ou de Shakycam comme dans Southland, Banshee se veut en quelque sorte la descendante des films façon «Dirty Harry» ou encore «Death Wish», mais avec la touche HBO/Cinemax en plus, à savoir au moins une scène de sexe par épisode, la plupart du temps gratuite et assez inutile.

Le gros problème (surtout présent dans l’épisode pilote mais qui devient beaucoup moins visible dans le second et absent dès le troisième) de la série ne vient pas de sa réalisation ou de sa bande son qui est très bonne, mais plus de son casting. Il n’est pas mauvais en soit, mais il faut avouer que l’on a déjà eu le droit à beaucoup mieux. Par exemple le choix d’Antony Starr dans le rôle principal n’est pas le meilleur qu’il soit; Les gladiateurs de Spartacus sont bien plus expressifs et attachants que lui. Le pire est sans doute Hoon Lee qui se retrouve grimé en asiatique drag queen pro du cyber hacking et des faux papiers. Je doute que l’on puisse faire plus cliché et caricatural comme personnage, surtout que ce dernier débite des fuck toutes les deux phrases. Par contre, le point fort de ce casting vient d’Ulrich Thomsen (Centurion), qui joue le rôle du mafieux du coin, originaire de la communauté Amish de Banshee. C’est ce paradoxe entre ses origines et ce qu’il est maintenant qui donne toute sa saveur au personnage.

L’épisode pilote de la série met le spectateur directement dans le bain, en même pas 10 minutes que dure l’intro, la série nous offre plus que beaucoup de dtv d’actions, nous avons droit à une scène de sexe, un vol de voiture assez classique suivi d’une course poursuite à faire pâlir de jalousie n’importe quel réalisateur (bon ok, peut-être pas Michael Bay et Justin Lin) qui comprend un accident de voiture, une fusillade et un crash de bus. Bien sûr, tout n’est pas parfait, on voit légèrement les effets numériques mais pas de quoi s’énerver. S’ensuit un générique composé par Methodic Doubt, qui s’occupe habituellement des musiques de trailers. Choix culotté mais qui donne à ce dernier un aspect bande annonce épique pour la suite.

Le reste de l’épisode est une lente mise en place des pions pour le reste de la saison, où l’on voit le héros apprendre que la femme qu’il aime et pour qui il a pris 15ans de prison s’est remariée et a deux enfants. Le même héros en vient à prendre la place du futur nouveau sheriff par un concours de circonstances. A partir de là, Lucas Hood va rencontrer la faune locale de Banshee, composée de redneck, de amish, d’un maire tout droit sorti du lycée qui essaye de mettre en prison ce qui va être le grand méchant de la série, Kay Proctor (Ulrich Thomsen), l’ancien amish devenu entrepreneur et accessoirement petit parrain de la pègre locale.

Banshee est une série brut de décoffrage, à la violence sèche, aux paroles crues mais qui compense par un côté too much « jusqu’au boutisme » qui pourra plaire aux fans de séries B. Elle est une sorte de croisement entre le côté bouseux du fin fond des USA façon Justified et le style badass de Strike Back. Elle n’est pas la série de l’année, mais elle reste plaisante de par son côté «pour mec».

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici